Je pris pour thème de cette série de sculptures les 7 péchés capitaux, auxquels j’ai adjoint un
huitième intitulé superfétatoire. Le sujet m’intéressait pour l’idée qu’elle recouvre de pack vertueux, . A la manière d’une entreprise, je me lançais dans la fabrication d’un cahier des charges
pour chacune des pièces et réalisais un grand nombre d’études sous la forme de dessins techniques. Je décalais le propos en nommant ce cycle Les zoizos
en référence au monde de l’enfance. De là à percevoir les messages délivrés comme infantilisant, il n’y a qu’un pas. La symbolique de l’oiseau comme messager détournée en espion, voire en
cafteur, le suggère. Le parti-pris plastique découle en partie de ce lien à l’enfance et à ses trahisons/culpabilités. Les Zoizos sont réalisés en
bois, résines, aluminium ou en étain pour les maquettes, surfaces lisses aux couleurs primaires, qui les identifient à des jouets.
Dans cette série, un élément m’intéressait tout particulièrement : la notion de crédibilité
industrielle, puisque je singeais le jouet et donc ses codes il me fallait, au moins partiellement, imiter sa facture industrielle. Je n’étais pas dans l’utilisation d’un Ready-made, mais je
cherchais pour le moins à brouiller les pistes.
Les Zoizos qui furent réalisés dans leur dimension finale sont mécanisés et automatisés, ce sont de vrais robots, ceci afin d’introduire dans ma sculpture le mouvement et le temps réel, mes machines ne prenant existence que par leur confrontation avec le public. C’est à partir de cette série que cette notion est devenue importante dans mon travail, toujours par la voie du ludique et suivant un schéma se voulant infantilisant : découverte de l’objet, recherche de ses fonctions, utilisation, interrogation, désintérêt...